Boulanger or professeur FLE : that is the question...
- D'abord, les scribouillards sus-mentionnés n'ont jamais dévissé leur derche du fauteuil molletonné qui compresse leurs varices et empêche leur cellulite de dégouliner, sinon ils sauraient déjà que tout Etranger (avec ou sans papier) s'efforce d'apprendre la Bêle Langue Françoise, condition sine qua non de son installation. C'est vrai que l'immigré en question laisse de côté les accords du participe passé mais, franchement, quand on voit qu'il y a sans doute 7 morveux de bacheliers sur 10 qui ne savent pas appliquer cette règle (et ils sont bien, bien blond-blanc-français-tout-conneaux), on s'en tamponne l'os rectal.
- Ensuite, on ne peut que déplorer l'indifférence dans laquelle sont laissés les professeurs de FLE (vous m'avez bien entendu : je ne suis pas "formateur en langue", je suis bien professeur). Formés par les universités (françoises) et rompus aux techniques de l'enseignement, ils sont pourtant royalement ignorés dans ce processus d'Alphas bêtisation. Pourtant, quand il s'agit de s'en foutre plein les fouilles dans les Alliances du monde et de faire rayonner la culture élitiste de cette France virtuelle (elle n'existe que dans les livres d'Histoire, lesquels sont conçus pour bourrer le mou à nos chers petits chérubins), les plouctocrates sont bien contents d'exploiter leurs ouailles avec des contrats bidon et un vide totale de règlementations concernant le code du travail.
En bref, à l'Etranger, les professeurs sont traités comme de la fiente, et en France, ils sont considérés comme de la sous-fiente, puisque même un retraité peut faire leur boulot (alors que les dits retraités n'oseraient jamais prendre le boulot d'un éboueur, par exemple). J'en ai d'ailleurs eu un exemple ce soir, à la téloche, en regardant Questions Pour Un Croupion. Une des candidates, retraitée, bossait dans une assoce comme "professeur" de français... aux étrangers. Bien sûr, c'est "presque" du bénévolat, ce qui donne à cette respectable dame beaucoup de dignité, un peu comme ces membres de l'AF qui y connaissent dégun en matière d'éducation et en langage, mais qui prennent des décisions pour une équipe de professionnels.
D'ailleurs, si vous y réfléchissez deux minutes, les Alliances Françaises ne sont guère différentes de cette "école" où travaille la personne que j'ai mentionnée, je veux dire celle qui nous pique notre job : elles n'ont aucun statut juridique, pas de convention collective, ne sont pas reconnues pas l'Etat comme organisme d'enseignement et, techniquement, n'emploient pas d'enseignants mais seulement des "salariés". Ainsi, comme Bob qui prétend être boulanger, n'importe quel quidam peut prétendre travailler dans une alliance et occuper la position d'un professeur qui a pourtant étudié pendant cinq ans à la fac et qui a plusieurs années d'expérience. Sauf que, pour être boulanger, la loi dit qu'il faut avoir un CAP. Je ne vois donc pas pourquoi, aux yeux de la loi, le diplôme de FLE ne serait pas obligatoire pour enseigner le français à des personnes étrangères dignes de recevoir un enseignement de qualité, et pas une formation à trois balles, façon Mauger bleu et "Mamadou-tu-m'apprendras-la-règle-du-participe-passé-pour-demain".
Cela étant dit, concernant les Alliances Françaises, ne soyons pas naïfs : les Alliances Françaises, associations, SONT des émanations du gouvernement. En effet, par qui le délégué général des Alliances est-il nommé, je vous le donne en 101? Non, pas par ma mère ( la pauvre). Allez : j'offre une semaine de cours de français donnée par un retraité dans une Alliance Française à qui me donnera la réponse. Cela vaut le coup de participer, non?
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