Le Roi est mort : vive le Roi !

Aussi loin que je me rappelle mes cours d'Histoire de France, il n'a jamais été question de restauration définitive du pouvoir monarchique, ni d'une aristocratie florissant sur la bouse odorante de nos si dignes institutions. Il me semble bien que nous, Français, vivons heureux, tous réunis sous le lierre vivace de nos idées républicaines, donnant aux plus faibles ce que les plus forts se sont octroyés de droit par l'abus et la manipulation. Enfants sacrés de la Patrie, découpons en tranches ce pain de la fraternité socialisante et écoutons la voix de nos cadets qui font perdurer nos idées !
Il y a toutefois des exceptions au sein de notre jeune République (sachant que la royauté a bien plus d'ancienneté que nos 2 siècles et demie démocratiques) confrontée à l'appauvrissement conjoncturel de notre nation, laquelle se partage maintenant des demi-tranches de pain amincie par le couteau économe des restrictions budgétaires, destinées à dédommager les plus riches (vi, vi, vous m'avez bien lu). Peut-on ignorer que la langue française demeure indécrottablement aristocratique par sa façon de discriminer la "bonne" de la "mauvaise" langue françoise? Les règles grammaticales édictées par l'Académie, elle-même fondée sous un régime aristocratique, nous sont aussi utiles à l'heure actuelle qu'un tube de dentifrice à un crocodile édenté, et pourtant chaque "citoyen" les défend avec acharnement! Nous, Chevaliers du FLE, nous sommes bien placés pour connaître l'opiniâtreté de nos concitoyens à vouloir enseigner le français à nos chers étudiants quand ils ne sont pas dans les classes, souvent en dépit des règles, d'ailleurs. Le Français moyen connaît la grammaire normative de sa langue comme moi je connais la culture de la papaye au Nigeria oriental. Et pourtant, il ose l'enseigner (la langue, pas la papaye) !
Ce détail vous paraîtra anodin mais, comme le dit si bien Ferdinand (de Saussure), la langue n'est pas plus séparable de la culture qu'un cheveu de la tête à Mathieu. Autrement dit, bien qu'il ne veuille point se l'avouer, le Français est plus royaliste que le roi.
Sans vouloir davantage m'étaler sur un thème (que j'ai d'ailleurs sélectionné alors que je me grattais la b... gauche d'un air pensif) qui serait sujet à de multiples controverses, je donnerai un exemple criant ("AAAAh! - P... ! Mais qu'est-ce que tu fais ? - Ben, je donne un exemple "criant"! - Espèce de guignol ! tu m'as fait rater le commentaire du blaireau qui commente les jeux olympiques lors de l'épreuve finale de la course à cloche-pied sur un rail de voie ferrée ! - Euh... Sorry !")
Cela tiendra en quelques chiffres ou mots :
  • Entreprise: Alliance Française X

  • Statut fiscal : exempté.

  • Convention collective : au fond et à droite (voir ci-dessous)

  • Représentativité : un président, un secrétaire, un trésorier et ses membres (des gens, hein?, pas ses bras et ses jambes).

  • Activité annuelle des membres au sein de l'Alliance Française : néant (Ah ! pardon, si : une réunion cocktail annuelle pour célébrer le dépucelage accidentel du timoré Charles X au début de son règne).

  • Présence des associatifs dans l'AF pendant l'année en proportion de l'assiduité estudiantine : 0,01%.

  • Connaissance des associatifs au sujet de l'activité de l'AF : "C'est quoi le CECR?"

  • Articles de journaux parus dans le quotidien local intitulés : "auto-asticage de pompe des associatifs" : 100%

  • Articles de journaux parus dans la presse locale mentionnant l'activité des profs : 0%

  • Augmentation salariale annuelle des salariés de l'AF en 2007 et en 2008 : au fond et à droite (pour plus d'éclaircissement voir le proctologue)

  • Auto-satisfaction du directeur dans l'exécution de ses tâches : 100%

  • Reconnaissance des tâches effectuées par les salariés ("vils manants, vous avez encore trop de chance que je ne vous laisse pas crever la gueule dans le canniveau, sales cloportes !") : 0%

  • Réaction des salariés : 0%

Vous conviendrez avec moi que nous avons encore des progrès à faire en matière de démocratie. En gros, les profs travaillent pour Louis XIV (le président), Colbert (le directeur) et ces deux gugusses gratifient parfois les professeurs d'une cuisse de poulet à moitié rognée par les chiens. Et que disent ces pouilleux de profs s'usant les genoux sur le parterre vitrifié de l'anti-chambre présidentielle : "oh ! merci, Monseigneur, c'est trop bon!". Il faudrait vraiment que les enseignants de FLE relisent Cyrano, ils comprendraient peut-être le paradoxe qui consiste à enseigner le français tout en se faisant e... (sans vaseline). En bref, pas besoin d'être républicain pour signer un cahier de doléances.

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